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le blog de Hakimarif
14 décembre 2012

Ambitions marocaines

rajoy

À fin 2011, le Maroc a exporté pour 32 milliards de DH vers l’Espagne contre 25 milliards de DH en 2010. Et 8 milliards, durant les trois premiers mois de 2012. En revanche, ses importations se sont élevées à 39 milliards de DH contre 31 milliards en 2010, et 11 milliards durant le premier trimestre de 2012. Le Maroc était donc déficitaire envers l’Espagne de 7 milliards en 2011. Gain net pour l’Espagne. En 2012, rien que pour les trois premiers mois, le pays de Mariano Rajoy a engrangé 3 milliards de DH. Si la tendance se poursuit, les gains de cette année dépasseront de loin ceux de l’année passée. L’avantage est donc du côté espagnol. Et c’est au Maroc d’augmenter ses exportations. Pour ce faire, il est nécessaire de diversifier l’offre. Pour le moment, le Maroc exporte du textile (29 %), des fils et câbles électriques (11 %) et des produits de la mer, essentiellement des crustacées et des coquillages (10 %). En revanche, les espagnols exportent des semi-produits divers pour 2,9 milliards DH et de l’énergie électrique pour 2,3 milliards. Les chiffres communiqués par la présidente de la CGEM, Miriem Bensalah Chaqroun lors des rencontres entrepreneuriales maroco-espagnoles, expliquent bien le déficit de la balance commerciale bilatérale. Les produits marocains contiennent peu de valeur ajoutée, ce qui nous replonge dans l’échange inégal, théorie qui a eu beaucoup de succès dans les années 1960-70. Cette théorie était bien connue des Marocains, notamment ceux qui ont fait des études économiques à l’université. Certains d’entre eux sont entrés au gouvernement et ont eu à gérer la politique économique et industrielle du pays. On avait alors promis une industrialisation de substitution aux importations, puis une politique exportatrice, pour, enfin, finir dans une économie de sous-traitance dépendant des humeurs des donneurs d’ordre européens. Aujourd’hui, les choses sont claires : soit le Maroc adopte une véritable politique industrielle efficace, soit il devra chaque année faire face aux déficits de la balance commerciale. Or ces déficits, il faudra bien les financer. Lorsque le problème glisse de la sphère de production à la sphère financière, tout se complique. Les dents du crédit sont acérées et ne font pas de sentiments. L’espoir, aujourd’hui, vient du fait que la CGEM a de grandes ambitions et semble être décidée à se donner les moyens nécessaires.

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