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le blog de Hakimarif
14 décembre 2012

Gaspillage inhumain

Nos poubelles disent tout sur nous et sur notre mode de consommation. On y trouve des denrées alimentaires non consommées, du pain, de la viande, des pâtes… Ce sont des produits que nous avons achetés et pour lesquels nous avons payé une TVA à l’Etat. Autant de gaspillages donc que nous n’avons jamais pris la peine de quantifier, parce que sans doute, nos économistes méprisent les poubelles. Alors que c’est une source d’information économique et sociale pertinente. C’est aussi une source d’information politique, mais ce n’est pas notre sujet aujourd’hui. Quand nous jetons un morceau de pain à la poubelle, nous jetons le travail de l’agriculteur qui a labouré, semé, surveillé, moissonné, battu et mis en sac les précieux grains. Nous jetons le travail du meunier, tout couvert de farine et qui trime pour un salaire de misère. Nous jetons l’effort du boulanger et d’autres personnes qui participent à l’économie du pays sans la moindre reconnaissance. Or, une économie juste est une économie reconnaissante envers ceux qui lui donnent vie. Nous discutons aujourd’hui du meilleur moyen d’optimiser la caisse de compensation ou de la manière de la supprimer sans faire trop de mal aux populations fragiles. Dans le pain que nous jetons, il y a un peu de cette subvention qui s’évapore sans la moindre utilité. En plus que c’est une offense envers ceux qui n’ont pas les moyens de s’offrir une miche de pain. Réformer la caisse de compensation ne peut se faire qu’accompagnée d’un changement du mode de consommation. Consommer utile et juste. Ce n’est pas, comme on a tendance à le suggérer, de la seule responsabilité du gouvernement. Si on rationalise la consommation, on pourra arriver à un résultat satisfaisant et permettre aux subventions d’aller vers ceux qui en ont le plus besoin. Ce n’est pas une lutte des pauvres contre les riches, c’est la confrontation entre la rationalité et le n’importe quoi. Nos grands parents, offusqués à la vue d’un morceau de pain jeté par terre, le prenaient, l’embrassaient et le déposaient dans un lieu plus respectueux de la valeur de ce bien. Ils avaient une autre idée de l’effort humain. Leurs petits enfants ne lui accordent aucune importance.  Aucune théorie économique n’a parlé de nos grands parents, mais à l’évidence leur leçon peut aider en ces temps de gaspillage inhumain. 

Boulangerie commune

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