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le blog de Hakimarif
20 octobre 2005

Les dividendiers

Un projet touristique très important vient d’être lancé à Casablanca. Le maire et les élus peuvent s’en réjouir puisque le Casa City Center aura un impact aussi bien en phase de construction qu’en phase d’exploitation. Il s’agit d’un projet grandiose initié par la société Risma dont Accor est le principal actionnaire avec 45% du capital. Le projet est en lui-même un grand événement, cela va de soi. Mais on peut méditer dessus un petit moment pour voir à quel point, le Maroc est bien doté en capitaux et à quel point les entrepreneurs manquent d’idées et d’initiative. Cela fait un demi-siècle que le pays compte sur le tourisme pour son développement. Durant toute cette période, nous n’avons pas su développer un savoir-faire susceptible de nous donner, ne serait-ce qu’un peu d’autonomie. Au contraire, nous avons trop compté sur les groupes étrangers. Ne nous pressons pas, cependant, ce n’est pas là le fond du problème. Les groupes qui investissent au Maroc, comme Accor, interviennent dans un cadre bien réglementé où les intérêts de toutes les parties sont garantis. C’est un partenariat fructueux qui a plusieurs avantages. Ce qui est en cause c’est cette mentalité entrepreneuriale marocaine qui attend toujours que quelqu’un se manifeste de l’extérieur pour mettre la main à la poche. Le Casa City Center démontre que l’argent existe puisque les investisseurs marocains ont été nombreux et généreux dans cette affaire. Qu’est ce qui manque alors ? Des idées, du savoir-faire et de la détermination. Les entrepreneurs marocains ont changé certes, mais pour passer de l’état de rentiers à celui de dividendiers. Cela veut dire quoi finalement ? Qu’on ne prête qu’aux riches ? Non pas du tout. On ne prête qu’aux gens de confiance. Et c’est là que tout va être chamboulé. La confiance accordée à Accor est méritée, puisque le groupe a développé un grand savoir-faire et maîtrise bien son métier. Cependant, il y a certainement des Marocains, porteurs de projets et qui ont besoin d’un coup de pousse financier. Que le projet soit grand ou petit peu importe. C’est la démarche qui prévaut. Les investisseurs institutionnels seraient bien inspirés de réserver une partie de leurs fonds à des porteurs de projets, à des inventeurs et des innovateurs. C’est de cette façon qu’on pourra se placer sur le marché mondial. Mais surtout, il faudrait enlever de la tête cette lamentable crainte du libre-échange. L’arrivée des produits turcs, européens ou américains qui fait peur est plutôt une belle opportunité pour changer la mentalité des entrepreneurs et des bailleurs de fonds.
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