Le commerce abandonné

Quand on parle de produits frais, on pense automatiquement aux conditions de transport, de stockage et de présentation. Or, nous continuons à constater que des produits, aussi sensibles que le lait et ses dérivés, ou encore la viande et les charcuteries, sont toujours exposés à des températures dépassant de loin celles recommandées pour une parfaite conservation. À moins d’aller faire ses courses dans un magasin moderne, les produits frais sont parfois posés à même le sol devant l’épicerie, sans aucune précaution. Va-t-on dire encore que c’est un détail ? Encore une fois, ce sera une mauvaise réflexion puisque la santé des consommateurs court un sérieux risque. Et ce n’est pas tout. La modernisation du commerce a été tellement mal comprise qu’on en est arrivé à la considérer comme un gentil caprice de personnes qui n’ont rien d’autre d’important à faire. Il faut se détromper rapidement, la détérioration de la qualité des produits par rupture de la chaîne de froid est préjudiciable à tout le monde, consommateurs, distributeurs et producteurs réunis. Car après tout, lorsqu’un produit est mauvais, c’est d’abord la marque qui est collée dessus qui en récolte les premiers tirs. Comment faire, sachant que des considérations faussement sociales continuent à empêcher les autorités de prendre les mesures nécessaires ? Il semble bien que si on continue à penser de la sorte, aucune amélioration ne sera possible, même avec la plus grande volonté de l’univers. Les consommateurs ne sont certes pas tous conscients du danger mais ce n’est pas pour autant qu’on peut les abandonner à leur sort. Ce serait faillir à une des premières missions de l’Etat, veiller sur la santé des citoyens. Quelle solution alors ? Peut-être pourrions-nous aider les commerçants à s’équiper, pour ceux qui ne disposent pas des équipements adéquats, en leur accordant des prêts étudiés. Ce sera une bonne manière d’employer l’argent des banques dans un chantier qui profitera à tous. Après tout, il y a aujourd’hui plusieurs instruments de financement y compris le micro-crédit qu’on devrait généraliser puisqu’il a si bien réussi dans d’autres domaines. Les banques qui s’intéressent aux PME ont ici un horizon très large. Pourquoi pas ? Il y a bien une mise à niveau pour les entreprises, il serait utile de refaire la même chose avec le commerce de proximité.