Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le blog de Hakimarif
20 octobre 2005

Taxés jusqu’à l’os

Cette fois, il faut bien le noter, le gouvernement est allé trop loin. On sait qu’il cherche des fonds par tous les moyens, ce qui rentre parfaitement dans le cadre de sa mission. On sait aussi qu’il est plein de bonnes intentions, du moins si on croit ses discours. Ce qu’on ne sait pas par contre, c’est à quel point la situation est inquiétante. Qu’est ce qui permet de porter un tel jugement ? Le projet de taxer les coopératives. À première vue, on ne peut pas facilement se rendre compte de la gravité de la chose. Mais à y regarder de plus près, on s’aperçoit que le gouvernement doit être dans de « sales draps » pour envisager une incongruité pareille. Les coopératives font partie de ce qu’on appelle l’économie sociale dont l’objectif principal est de permettre à des citoyens en manque de moyens de financement d’entreprendre ou de se procurer des biens et des services inaccessibles dans une situation d’économie de marché. C’est ainsi que les coopératives ainsi que les associations et les mutuelles ont été créées. En France, au Canada et même aux Etats-Unis, des travailleurs ont pu mettre en commun leur savoir et leur force et donner au monde de grandes réalisations. Plusieurs millions de personnes vivent de l’économie sociale. Et c’est justement parce que ni l’économie publique ni l’économie de marché n’ont pu satisfaire leurs besoins. Au Maroc, il serait abusif d’affirmer que le phénomène est très répandu, néanmoins, il y a des coopératives qui ont fait du bon travail et qui sont arrivées à un niveau de perfection qu’on ne rencontre pas souvent dans les entreprises privées. Ni à plus forte raison dans un grand nombre d’entreprises publiques. Elles font vivre non seulement les coopérateurs, mais aussi des employés permanents ou saisonniers qui, eux, trouvent que cette forme d’entreprendre est une véritable solution à leur situation. Pourquoi alors venir aujourd’hui et alors qu’on s’attendait à une plus grande facilitation de création des coopératives, interrompre un processus déjà fragile ? Ce serait dommage. Au moins, sachons que, juridiquement parlant, les coopératives ne dégagent pas de bénéfices mais des excédents. Pour les taxer, il faudra créer une nouvelle appellation à la place d’impôt sur le bénéfice professionnel. Voyons un peu la chose d’un point de vue politique. Les coopératives sont sous la tutelle de Adil Douiri, ministre également du tourisme. Dès l’annexion de l’économie sociale à ce département, très en vue grâce à la politique royale de développement touristique, on sentait que quelque chose n’allait pas bien. L’économie sociale devrait, pour plus de pertinence (ce qui n’est pas, paraît-il le fort du gouvernement actuel) être rattachée au ministère du développement social. Là, on aurait compris qu’on voulait véritablement donner un coup de pousse aux coopératives et aux mutuelles. Signalons, puisque nous y sommes, que ces dernières font beaucoup d’argent, ce qui leur permet d’investir leurs excédents dans de grands projets (MAMDA, MCMA.…. Leurs capacités dépassent de loin celles des plus grandes coopératives. Comble de mauvaise foi, on parle de coopératives qui ne sont pas vraiment des coopératives et qui ont choisi cette forme uniquement pour échapper au fisc. Ne jetons pas l’enfant avec l’eau du bain. On sait que les coopératives obéissent à un système rigoureux de contrôle. S’il n’a pas été exploité à bon escient, c’est un autre problème. En tout cas, ce ne peut être le problème de l’économie sociale.
Publicité
Publicité
Commentaires
le blog de Hakimarif
Publicité
Archives
Publicité